Guide pratique
pour la visite des temples de Pashupatinath
près de Katmandou
Pashupatinath est un de ces endroits à part… à la fois magique, spirituel, envoûtant mais aussi déstabilisant pour nos yeux d’occidentaux. On t’emmène dans cette édifice sacrée de Katmandou, au bord du fleuve Bagmati.
Le bûcher brûle, le corps avec, et ses offrandes, et ses fleurs. Les fumées brouillent l’air, les cendres reviennent à l’eau. Les veuves pleurent. Plusieurs ghâts de crémation se parent de pétales jaunes, oranges et rouges. Vendus par les marchands et leurs étals colorés, des œillets flottent sur la rivière. Une famille quitte les ghâts par les marches pour se purifier dans la Bagmati.
Tandis que les hindous prient, que les fidèles déambulent par foules incessantes, que les crémations embrasent les bords du fleuve, nos yeux ébahis s’ouvrent en grand. On n’en revient pas vraiment. On reste là, subjugué, envoûté. On repartira différent.
Pashupatinath, ce n’est pas juste une visite d’un temple de plus. C’est un périple déroutant. C’est un voyage chaotique au cœur de l’hindouisme sacré. C’est une initiation captivante, étonnante, parfois dérangeante. Pashupatinath, c’est le fossé entre la pratique des religions européennes et les rites d’ici, ailleurs lointain.
Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, et faisant parti d’un des sites majeurs de la « vallée de Katmandou », le temple le plus important du Népal se trouve là, étrangement près de l’aéroport international, au bord du fleuve sacré Bagmati. Le complexe s’étend sur 264 hectares… Alors je peux te dire qu’il y a de quoi visiter avant de venir à bout des 500 temples qui composent le site.
Conformément au rite hindou, de nombreux népalais se font incinérer ici. Les fidèles viennent se recueillir dans ce sanctuaire. Dédié à Shiva, le temple principal n’est accessible qu’aux hindouistes.
On peut toutefois admirer son extérieur. Bâti au 17ème siècle, il prend la forme de pagode à deux étages, aux toits de cuivre plaqués d’or au sommet. Sous ses toits, on aperçoit plusieurs sculptures en bois de différents Dieux.
Il est possible de visiter d’autres temples et des petits sanctuaires dédiés à Shiva. Ils sont construits autour du temple principal et sur la rive Est de la rivière Bagmati. C’est depuis cette rive que l’on peut admirer des magnifiques chaitya (chapelles) parfaitement alignées. Elles servent souvent d’abri aux sâdhus. De ce coté, on assiste, ému, aux crémations qui ont lieu sur le bord opposé, près du temple.
Assis autour des chaitya, ou près des temples, les sâdhus méditent. Les cheveux ébouriffés, les vêtements colorés, le visage enduit de teinture et le corps de cendres : ils prouvent leur allégeance à Shiva. Ce sont des hommes (plus rarement des femmes) qui ont renoncé à la société, à la famille, au matériel pour se consacrer uniquement à la recherche spirituelle (ou parfois pour fuir une caste). Ils vivent de dons et passent leur vie à se déplacer de lieux sacrés en lieux sacrés ou s’isoler dans des grottes.
Elles sont moins nombreuses que les hommes, les femmes sadhus sont présentes sur les marches du temple sacré Pashupatinath au Népal
Même si certains Sâdhus impressionnent par leur dévotion, d’autres n’hésitent pas à faire des pauses devant l’appareil photo du touriste pour exiger quelques roupies…
Plus le défunt appartient à une famille riche, plus son corps sera brûlé à proximité du temple. Les familles royales sont autorisées à brûler leurs morts en face du temple.
D’abord, le corps est déposé près de la rivière pour recevoir un peu d‘eau sacrée de la Bagmati. Puis le défunt est allongé sur de gros morceaux de bois. On le recouvre d’un linceul, de brindilles, de pétales et d’offrandes. Le feu est allumé, près de la bouche. Ainsi, Pashupatinath est souvent comparé à Varanasi avec ses cours, ses sadhus, ses temples et ses crémations…
La coutume qui voulait qu’une veuve se jette (plus ou moins forcée…) dans le bûcher funéraire de son mari n’a été interdite qu’en 1829 par les anglais.
A noter que c’est fin février à début mars, que c’est le plus impressionnant de visiter Pashupatinath puisque c’est le festival de Maha Shivaratri, la fête du dieu Shiva.
La tristesse et la joie se disputent l’ambiance. A Pashupatinath, on pleure un proche, mais on sourit aussi, un peu : on fête l’âme qui retrouve son état originel et s’en va se réincarner ailleurs, ou planer vers les planètes célestes . L’agitation des vendeurs insistants, des singes joueurs, des foules interminables avec ses fidèles et ses touristes contrastent avec la sérénité incomparable qui émane de ce lieu mystique et spirituel. La pureté des gestes contre le trouble-gris du fleuve.
« Mourir ici, c’est renaître bientôt. »
Enfin, si la foule des temples de Katmandou te lassent, tu pourra toujours t’isoler dans les temples perdus de l’Himalaya que l’on croise régulièrement sur les trek des Annapurnas. Mon récit en altitude est à lire ici…
Situé tout près de l’aéroport, à 5 km de Katmandou, le temple de Pashupatinath est visité par un grand nombre de touristes, de pèlerins et de Sadhus.
Il est plus pratique de prendre un taxi. C’est le plus simple. Le trajet depuis Thamel coûte 300 NPR. Il est possible de rallier Pashupatinath en bus depuis Katmandou mais étant donné le faible cout d’un taxi, et le temps du trajet ; le taxi est la meilleure option. Etant donné la proximité avec l’aéroport, il est également facile de venir à Pashupatinath juste après ta sortie de l’avion (si t es pas trop fatiguée). Pour le taxi, le prix doit être établi avant la course. N’éhsite pas à négocier, à faire jouer la concurrence, tout en restant calme et respectueux avec ton interlocuteur. Évite de donner un prix en premier ou pire d’accepter le « ton prix sera le mien » et de ne pas connaitre à l’avance combien tu paieras…
On peut profiter de la visite de Pashupatinath pour se rendre à pied (25mns) à Bodnath. Excellente idée : Bodnath est le plus grand stupa d’Asie. Il est superbe, photogénique, impressionnant, et l’ambiance avec les pèlerins qui ont font perpétuellement le tour est un spectacle magique, quelque soit le moment de la journée. Les yeux du Bouddha peints aux quatre points cardinaux observent cette « ronde » des fervents hindous. Les moulins à prières tournent aussi et les chants de l’ Om Mane Padme Um s’envolent un peu partout dans les airs sacrés de Bodnath.
Personnellement, j ‘ai préféré dormir à Bodnath, que j’ai trouvé très agréable pour passer quelques nuits. Les alentours immédiats de Pashupatinath sont moins attirants mais pourquoi pas ? Cela peut être pratique si on visite tard Pashupatinath, ou mieux encore si on veut y aller très tôt le matin pour éviter la foule !
Dans tous les cas, voici un moteur de recherche pour trouver les meilleures offres, et avec une carte de la région (Pashupatinath au centre, Katmandou juste à gauche et Bodnath au dessus ). Renseigne tes dates pour voir les prix proposés et c’est parti !
Pour une visite de Pashupatinath, le temple est ouvert tous les jours et le site est animé à toute heure. L’entrée dans le complexe est de 1000 NRP par personne. Si tu veux t’offrir les services d’un guide, c’est environ 500 NPR. Quelques-uns parlent un français correcte. Un guide est souvent conseillé pour comprendre les rites , si loin de notre culture occidentale. Personnellement, je m’en suis passé. A toi de voir.
En tout cas, il te faudra au minimum une demi-journée pour appréhender la complexité des rites, prendre ton temps pour admirer les temples, et observer sans voyeurisme et avec le maximum de respect, les rites de crémation.
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Tu trouveras ici mon récit de 3 semaines à travers Katmandou, les Annapurnas et Pokhara :
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article mis à jour le 9 juillet 2020 17:48
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Magnifique photos avec tous les détailles, grand merci
Je t'en prie Joel ! nous sommes ravis que cela t'ai plu. Il faut dire que j'ai été bien aidé pour réaliser les photos : le Népal est un pays superbe.