Prêt.e pour les secrets du couvent Santa Catalina ? Voilà une cité cachée dérrière des murs d’Arequipa, colorée et remplie d’histoires. Émilie et moi avons été bouleversés par la beauté du lieu, son silence et ses récits de vie monastique. Une visite à la fois esthétique, religieuse et profondément humaine. Dans cet article, on te dit tout sur ce lieu à ne pas manquer lors d’un voyage au Pérou.
Pourquoi visiter le monastère Santa Catalina à Arequipa ?
Le monastère Santa Catalina, c’est le lieu à ne pas manquer à Arequipa. Parce que c’est beau ! Et c’est interessant en plus.
C’est un village dans la ville. Avec ses couleurs bien spécifiques, ses histoires, son architecture… Un petit univers en soi, incroyablement bien restauré et qui a su traverser les siècles jusqu’à nos yeux ! Avec ses 20 000 m² (ou 2 hectares, selon les sources), le couvent occupe carrément tout un quartier, non loin de la Plaza de Armas de Arequipa ! Un dédale de ruelles, de cloîtres, de cellules et de patios où il fait bon flâcer.

Ce lieu mystique a vu le jour en 1579 grâce à une riche veuve, Doña María de Guzmán, qui a mis sa fortune au service de la foi… et d’un projet spirituel hors norme. Pendant des siècles, jusqu’à 500 religieuses ont vécu ici dans un isolement total, recluses du monde extérieur. Et aujourd’hui encore, une petite communauté de sœurs vit dans une partie fermée du couvent, toujours à l’abri des regards. Ça tu ne pourras pas le voir, mais tu verras bien suffisamment déjà !
On t’emmène pour cette visite du monastère ? Et pas besoin d’être croyant pour être touché par l’atmosphère unique du lieu ! C’est parti…
Une histoire fascinante, entre foi et résilience
Tout commence en 1579, quand le virrey Francisco de Toledo, alors en visite à Arequipa, reçoit une demande officielle du cabildo local (un genre de conseil municipal) : fonder un monastère pour femmes dans la ville blanche. Banco ! Il donne son feu vert, et les licences sont accordées pour créer le « Monastère privé de l’ordre de Santa Catalina de Sienne ».
Bon enfin, d’après nos sources, il n’aurait pas crié « banco » !


C’est Doña María de Guzmán, jeune veuve fortunée et sans enfants, qui donnera véritablement vie au projet. Elle décide de se retirer du monde et de se consacrer à Dieu… en offrant tous ses biens pour construire le couvent. Elle en devient la première habitante et prieure.
Le 2 octobre 1580, une grande messe inaugure le monastère. À ses côtés, d’autres femmes — créoles, métisses, parfois filles de chefs indigènes (curacas) — rejoignent cette vie cloîtrée. Certaines dames de la haute société y entraient même sans prononcer de vœux, uniquement pour cultiver leurs vertus dans ce cadre spirituel privilégié.
Mais la vie n’y est pas toujours facile. Et ça, on l’a bien ressenti, émilie et moi, en visitant le monastère.
Déjà, en 1582, un tremblement de terre dévaste Arequipa et endommage sévèrement le monastère. Faute de moyens, les religieuses doivent réparer elles-mêmes leurs cellules. La chapelle, elle, reste inutilisable un temps, et les messes sont célébrées… dans une hutte de paille. Malgré les secousses, le monastère tiendra bon — et son isolement aussi.
Et en plus des secousses de la terre, c’est tout un mode de vie qui rendait l’existence exigeante. Isolement total, règles strictes, vœux de silence, austérité spirituelle… Les religieuses renonçaient à leur famille, à leurs biens, à toute forme de liberté extérieure. Certaines s’épanouissaient dans cette dévotion, d’autres en souffraient en silence. Surtout que certaines jeunes filles étaient envoyées dans le monastère contre leur gré.
À Santa Catalina, on priait, on méditait, mais on devait aussi travailler dur pour entretenir les lieux, fabriquer du pain, des savons, des objets à troquer. Et puis il y avait le poids des hiérarchies internes : toutes les sœurs ne vivaient pas dans les mêmes conditions, certaines étant clairement favorisées par leur statut social ou la richesse de leur dot.
Bref, même dans ce cloître aux couleurs éclatantes, la vie monastique n’avait rien d’un paradis tranquille.
Santa Catalina : un chef-d’œuvre d’architecture coloniale… aux racines métisses
L’autre raison de venir ici, c’est pour l’architecture. Arequipa est célèbre pour son sillar, une pierre volcanique blanche et poreuse, qui a permis de bâtir des édifices lumineux, sculptés, à la fois solides et délicats. Le monastère Santa Catalina en est un exemple éclatant. Et puis, hop, petite touche de peinture saturée sur tout cela : du haut en couleur !


Tout ici respire l’esthétique coloniale, mais avec une touche bien à part : une fusion entre le style espagnol et les traditions andines. Cette mixité culturelle a donné naissance à une architecture mestiza, unique dans la région.
Les nombreux séismes ont contribué à l’évolution du lieu. Le dortoir commun étant devenu inutilisable, les familles des religieuses ont commencé à financer des cellules individuelles, donnant au couvent sa structure actuelle de petite ville monastique. Pendant deux siècles, Santa Catalina a été agrandi, modifié, renforcé… pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : un petit village et un véritable musée vivant de l’art colonial d’Arequipa.
Une visite libre… ou guidée à Santa Catalina ? À toi de choisir
Tu peux visiter Santa Catalina en mode explorateur, plan miniature en main (au dos de ton billet), ou opter pour une visite guidée (en français !), d’environ 1h pour 20 soles. C’est une super option pour capter toutes les petites histoires que tu pourras ressortir fièrement au retour.
Bon alors nous, on n’a pas su choisir entre visite guidée ou libre, alors on a fait… les deux ! D’abord la visite guidée durant laquelle on a été attentif, on a appris plein de choses et écouté des anecdotes. Puis la visite libre où on a pris plein de photos, on a revu les coins que l’on avait le plus aimé et flâner dans les petites ruelles que l’on n’avait pas faites avec le guide. Nous sommes restés un peu plus de 2h dans le monastère.
On a adoré ce « combo » visite guidée / visite libre mais à toi de voir suivant tes envies, ton budget, ton temps.
Ce qu’il voir absolument à Santa Catalina Arequipa
Le couvent est conçu comme une petite ville, avec ses rues (Córdoba, Sevilla, Burgos…), ses cloîtres, ses patios fleuris… et ses coins vraiment marquants dont on te fait une liste :
- L’arche silencio : symbole d’engagement. Une fois franchie, les novices entraient dans quatre années de silence absolu, priant, méditant… et en échange, leurs familles versaient une dot annuelle de 100 pièces d’or.
- Le cloître des orangers : avec ses arbres symbolisant le renouveau, il dégage une énergie paisible. Juste à côté, ne rate pas la salle Profundis, une chambre mortuaire décorée de portraits posthumes des sœurs, peints en moins de 24h après leur décès. Oui, ça fait un peu froid dans le dos. Elle n’était pas peinte de leur vivant…
- Les cellules des sœurs : le long des rues Córdova et Toledo, tu verras à quel point certaines cellules étaient luxueuses. Chacune possédait sa propre cuisine, et beaucoup de religieuses avaient même des servantes ou esclaves. On est loin du cliché de la vie monastique frugale n’est-ce pas ?
- La cuisine commune : sombre, rustique, elle servait d’église jusqu’à une réforme de 1871.
- La place Zocodober : nom d’origine arabe qui évoque le troc. Chaque dimanche, les sœurs y échangeaient savons, pâtisseries, objets faits main dans une ambiance conviviale.
- La cellule de Sor Ana : la star du couvent. Née à Arequipa, Sor Ana de los Ángeles Monteagudo a voué sa vie à Dieu. Elle devint supérieure en 1948, puis fut béatifiée par Jean-Paul II en 1985 pour ses miracles. Sa cellule est l’une des mieux conservées.
- L’ancien dortoir : aujourd’hui transformé en pinacothèque, tu peux y admirer des œuvres de l’école de Cusco. Certaines salles abritent aussi des pièces archéologiques liées aux cultures nazca et chimu.



Nos conseils pratiques pour visiter le monastère Santa Catalina
- Le monastère est ouvert tous les jours de 9h à 18h (dernière entrée à 17h).
- Les mardis soirs, une visite spéciale est proposée de 17h30 à 19h30, éclairée à la bougie : ambiance mystique garantie. On ne l’a pas fait mais ça doit être vraiment chouette.
- Fermeture les jours fériés religieux : Vendredi Saint, Noël et Jour de l’An.
- Entrée adulte (étranger) : 45 soles.
- La visite guidée (français possible) coûte environ 20 soles et dure une heure.
- Réservation en ligne recommandée, avec paiement sécurisé par carte (Visa, Mastercard, Amex, etc.).
- Le monastère applique un protocole sanitaire strict, pour une visite sereine.
- Pour t’y rendre, rien de plus simple : depuis la Place d’Armes d’Arequipa, marche quelques minutes dans la rue Santa Catalina jusqu’au n°302.
- Le site officiel du monastère Santa Catalina donne plein d’informations. Tu pourras aussi y réserver ton billet. Nous, on y est allé sans réserver à l’avance mais c’était hors juillet-aout et hors week-end.
- Notre adresse préférée pour dormir près de du minastère Santa Catalina : La Casa de Melgar et encore plus chic le Palla Boutique Hotel.
En résumé : pourquoi on a tant aimé visiter le monastère Santa Catalina
Émilie et moi, on en est sortis complètement sous le charme. C’est simple : ça a été l’un des plus beaux moments de notre séjour au Pérou. On pensait visiter un couvent austère. On a découvert un lieu à la fois émouvant et colorée. Une belle plongée dans l’intimité d’un quotidien monastique.

On s’est laissés porter par les couleurs vives, les arches sculptées, le calme des cloîtres, mais ce qui nous a le plus touchés, c’est cette impression de présence, comme si les pierres murmuraient encore des fragments de vie. Franchement, on ne s’y attendait pas. Si tu passes par Arequipa, ne fais pas l’erreur de passer à côté.
On te conseille de visiter le couvent Santa Catalina le matin. La lumière y est sympa et il y a moins de monde l’après-midi. Oui, car c’est le petit bémol : le site est fréquenté. On l’a bien remarqué au début de notre visite où il y avait peu de monde. Puis, au fur et à mesure de la journée, quand les voyageurs entrent de plus en plus nombreux, les lieux perdent un peu de leur charme et de leur quiétude.
Mais ne t’en fais pas : quel que soit le moment où tu vas visiter le monastère, on est sûr que tu vas adorer !
Une fois ta visite finie, pars découvrir la Plaza de Armas d’Arequipa ou encore le musée Santuarios Andinos. On te dit tout dans notre article à ce sujet et bien plus encore (où dormir, quand partir…)
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