Short Story

au Plateau de Kerval

Short Story au plateau de Kerval

Plateau de Kerval réunion

Ceci n’est pas une pipe. Et encore moins un short. Ou peut-être que si, en fin de compte. Une loque en tout cas, tenue mollement par les doigts d’Émilie, qui semble dégoutée vu les traits dessinés par ses lèvres.
Un short donc, écœurant en plus, et dégoulinant par-dessus bord. Enfin, de bord et de couture, il ne semble plus y en avoir beaucoup : le short est difforme et troué.
Mais qu’est-il bien arrivé à ce short ? C’est là toute l’anecdote peu ragoutante… Installe-toi confortablement : l’histoire du « Short Story au plateau de Kerval » commence.

Le décor

Kerval île de la Réunion

Donc, pour le décor de l’histoire : le plateau de Kerval ! Une étendue plutôt plate, magnifique, nichée au creux de ce que l’île de la Réunion a probablement fait de plus beau : le cirque de Mafate. Ce plateau d’herbes folles est un endroit idyllique où coule un ruisseau. Il prend sa source depuis les falaises majestueuses et vient s’étendre d’eau, au milieu de Kerval, avant de continuer son chemin quelques centaines de mètres plus bas, roucoulant entre les pierres volcaniques. Les oiseaux gazouillent, les chiens batifolent, la terre accueille, le lieu enchante, les vaches meuglent. Parfait !

Des vaches dites-vous ? Oui des petites vaches toutes mignonnes et bien gentilles qui paissent tranquillement comme on s’attend à ce qu’une vache paisse. À cette heure-là, nous ignorions que le ruminant jouerait un rôle prédominant dans la nuit agitée qui s’annonce. À cette heure-là, nous étions encore enthousiasmés par la fondue savoyarde qui réchauffe le corps de notre joyeux petit groupe d’amis. À cette heure-là : l’insouciance et l’euphorie. À cette heure-là, nous sommes encore propres et (presque) bien habillés, aimant éperdument la vie et riant de bon cœur à nos blagues grivoises jusqu’à tétaniser nos abdominaux pourtant surentrainés.

Les acteurs

Donc, pour les acteurs de l’histoire : deux chiens, des oiseaux, des vaches et un groupe d’amis innocents venus campés là. Ivre de bonheur, rassasié par le pain et le fromage, épuisé par le poids déraisonnable de nourritures transportées jusqu’à ce lieu isolé, le groupe d’amis décide de rejoindre leurs tentes, inconscient du danger qui rôde alors que la nuit tombe.

Car oui, les vaches de Kerval sont là, attendant dans le noir que l’on ferme nos tentes pour s’avancer d’un pas feutré vers notre campement. Quelques mouvements de sabots, quelques soupirs imperceptibles d’animaux, quelques herbes arrachées… Rien de bien suffisant pour nous tirer de la chaleur apaisante des sacs de couchage.
Mais les bruits se font plus présents, plus nombreux. Le campement semble envahi par le troupeau. Et tandis que je tente d’enlacer Morphée, Émilie en a décidé autrement et me serre si fort la main que je sens presque mes os craquer. Elle a peur ! Et quelques cris étouffés de nos voisins de tente indiquent que nous ne sommes pas les seuls à être en alerte.
Je décide de prendre mon courage par ma main et demie et ouvre la première fermeture de la tente. Et là, l’horreur. Les dents de la mer mais version dents de la prairie. Des museaux poilus, des mâchoires grinçantes et des gueules béantes se sont faufilés sous notre toile de tente au niveau du préau pour aspirer lacets, sacs à dos et vêtements… Bref tout ce qui est à portée de langues de vaches !
Intrépide, et surtout poussé vigoureusement vers l’extérieur par Émilie, je m’agite, je m’ébroue je sors et fais du bruit pour mettre en fuite l’assaillant ruminant ! Les vaches détalent… Un peu. Et dans la lueur pâle de la lune, j’aperçois le troupeau faire bonne chère des casseroles, des sacs à dos (!), et des cubis (!!) laissés par mes compagnons d’infortune. Le combat semble inégal, et je décide de me réfugier de nouveau dans la tente en prenant soin de tout planquer avec nous, au fond de l’habitacle. Le sommeil tardera à venir.
Tout est en place : le décor, les acteurs, le suspens… manque le drame.

Le drame

Ce n’est qu’au petit matin, en s’extirpant du duvet confortable et de la toile de tente, que l’on se rendit compte d’une terrible chose en faisant l’inventaire de nos affaires : un short manquait !
Oui ! le magnifique short noir d’Émilie qui épousait si bien ses formes douces, à tel point qu’elle me rendait dingue-dingue-dingue quand elle wine dans son poom poom short. Et bien, disparu !
Inutile de te dire que la coupable était toute trouvée ! La vache !
C’est encore hébétés qu’Émilie et moi retrouvions la pauvre victime en tissu, quelques mètres plus loin. Le short gisait là, par terre et ne risquait plus de rendre dingue dingue dingue qui que ce soit. Déformé, avalé, mastiqué, recraché, mâchouillé, ré-absorbé, digéré…
Les heures interminables de ce lavage d’enzymes dans le système digestif du ruminant ont dû être un calvaire pour cet ex-habit de lumière. Il n’est plus. La vache a dû s’en délecter pendant des heures, probablement attirée par le sel de la transpiration sur le vêtement. Un sucette au short en quelque sorte que le ruminant a décidé de tailler. Puis, se rendant enfin compte de la supercherie, a fini par recracher.
Et c’est dans un cri d’effroi cachant à peine son dégout qu’Émilie ramassa son short troué, difforme et dégoulinant de bave. « Des vaches zombies ! » s’écria d’épouvante notre groupe de randonneurs.

Adieu veau, vache et short


Mais au-delà de cette perte vestimentaire, c’est toute l’insouciance que nous avions perdue. À Kerval, nous avons abandonné notre naïveté (et un peu de fierté). Nous avons laissé là notre croyance en un monde beau où les vaches ne font que regarder les trains de leurs yeux amoureux.

Plateau de Kerval Réunion

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Mots clés : Plateau de Kerval, île de la Réunion, anecdote

A propos

La marmite des voyages : je suis tombé dedans tôt. D’abord l’Europe et puis de plus en plus loin. La photographie, les treks et plus récemment la plongée : ça me passionne. Pas la peine d’insister pour partir à l’aventure : hop mon sac est déjà prêt. C’est parti ?

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