Boire l’eau en voyage

Boire l’eau en voyage : conseils, risques et solutions

Tu organises un voyage ou un trek et tu te demandes si tu peux boire l’eau du robinet ? Tu te poses des questions sur les maladies liées à l’eau ? Tu cherches des conseils pour éviter de tomber malade en buvant de l’eau non potable en voyage ou en randonnée ? 
Quand on est malade en voyage, la raison la plus probable est la consommation d’une eau non potable. S’il y a bien une chose à laquelle le voyageur doit prêter une attention particulière pour éviter d’être malade : c’est l’eau. Rendre l’eau potable devient une priorité. D’ailleurs, quand on va faire nos vaccins à l’instit pasteur c’est la première chose qu’on nous conseille : attention à l’eau !

Tu trouveras ici des informations sur les sources de contamination de l’eau. On t’explique aussi les comportements à adopter pour éviter de tomber malade en voyage ou en randonnée. Pour compléter cette lecture, on te conseille de lire notre article  sur le traitement de l’eau en voyage : les méthodes  (gourdes filtrantes, pastilles purifiantes, etc). Ainsi, tu seras prêt pour profiter de ton voyage, en tout quiétude de boire une eau sans risque.

Boire une eau potable pour ne pas tomber malade en voyage

Dans cet article, le but n’est pas du tout de faire peur ! Au contraire : de nombreuses possibilités existent pour boire une eau potable, saine… et c’est probablement en étant bien conscient des problèmes et des solutions que l’on devient un voyageur responsable !

Les maladies liées à l’eau non potable

Les facteurs environnementaux

Lorsque nous voyageons, nous soumettons nos organismes à de nouvelles conditions :

Nous nous exposons à des facteurs susceptibles de nous rendre malade. D’abord parce qu’on rentre en contact avec des bactéries, virus, parasites… auxquels notre corps n’est pas habitué. Mais aussi parce notre système immunitaire peut être affaibli : manque de sommeil, changement de rythme, stress…

En tant qu’Européen, nous avons accès facilement à une eau potable. L’eau que nous buvons a été traitée (eau embouteillée ou du robinet). Aussi, notre flore intestinale est peu habituée à « se battre » contre certains germes. On tombe plus facilement malade.

Les maladies diarrhéiques

On est exposée à la diarrhée due à l’eau principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, dans les pays tropicaux et les pays où l’hygiène est précaire.

Aussi appelé Tourista, la diarrhée du voyageur est un symptôme d’une infection provoquée par un grand nombre de micro-organismes : bactéries, virus, parasites. L’infection peut se transmettre par le biais d’eau ou d’aliments contaminés, ou par le biais d’une personne déjà contaminée.

La diarrhée est un problème très fréquent chez les voyageurs. Selon le site de l’OMS : elle peut toucher jusqu’à 80 % des voyageurs qui se
rendent dans des zones à haut risque. La diarrhée du voyageurs peut survenir à n’importe quel moment du séjour, mais plus probablement les premiers jours. Elle est souvent accompagnée d’autres symptômes, comme des nausées, vomissements, douleurs et crampes abdominales, fièvres… 

 Le plus souvent, il s’agit d’un ou plusieurs épisodes aigus mais bénins. Généralement les symptômes s’espacent de 3 à 5 jours. Cependant elle peut prendre des formes plus sévères qui nécessitent une consultation et des soins (réhydratation, médication symptomatique et parfois antibiotique). Certaines formes sévères de diarrhée peuvent mettre en danger de vie, comme par exemple le choléra ou la dysenterie.


Les sources de contamination de l’eau

En voyage, on peut tomber malade lorsque on n’a pas accès à de l’eau propre pour la boisson, la cuisine, le nettoyage, et lorsque les règles d’hygiène ne sont pas respectées.

Les sources d’eau (rivières, lacs, puits, etc…) peuvent être contaminées par des matières fécales humaines : eaux d’égouts, fosses septiques, latrines… Les déjections d’animaux contiennent également des micro-organismes responsables de maladies diarrhéiques.

Trek en autonomie vers le lac Son koul au Kirghizistan. Ici, les touristes sont rares et les chevaux sont libres.

Mais l’eau n’est pas la seule à rendre malade. La contamination est aussi fréquente lorsque les aliments sont préparés ou stockés dans de mauvaises conditions d’hygiène. La nourriture est parfois contaminée par l’eau d’irrigation qui a servi à laver les légumes, les fruits…. Les poissons et les fruits de mer peuvent aussi provenir d’une eau polluée et entraîner des maladies. Les maladies diarrhéiques sont susceptibles de se transmettre d’une personne à une autre. Ces porteurs peuvent être une source d’infection et de propagation pour les autres.

Les risques pour la santé sont liés à des contaminants (chimiques, biologiques, radioactifs). La plupart des contaminants sont invisibles à l’œil nu. Une eau peut paraître claire et saine mais peut rendre malade. A l’inverse, une eau boueuse peut être potable si elle ne contient pas d’éléments contaminants.

Les contaminants radioactifs dans l’eau

On développera peu ce sujet : ces contaminations sont heureusement rares (Tchernobyl par exemple).

Il serait possible de boire une telle eau mais en la traitant avec un filtre spécifique et professionnel. Bon, enfin, même avec une telle précaution, personnellement je ne serai pas très rassurée… 

Les contaminants chimiques et les métaux lourds

Ces contaminants sont principalement amenés par l’activité humaine : pesticides, nitrates, métaux lourds… On  retrouve les contaminants chimiques dans les cours d’eau proche des exploitations, des zones agricoles, des usines… Ils sont normalement moins présents en pleine nature. Quant aux eaux chargées en minéraux, on peut les retrouver en montagne. Il est alors nécessaire de se renseigner sur les endroits où l’on randonne.

Les contaminants chimiques et les métaux lourds ne sont normalement pas responsables de la diarrhée du voyageur. Mais la consommation prolongée de ces contaminants est dangereuse pour la santé. Boire une eau chargée de ces éléments abîme certains organes,  provoque des maladies de peau, des maladies du système nerveux, des cancers….

Parmi les contaminations chimiques, on retrouve : les nitrates, les pesticides,  les herbicides, les hydrocarbures, le fluor,  le plomb, l’arsenic, le chrome, le fer, le cuivre.

Ces éléments provoquent des maladies rares mais graves comme L’arsenicisme (amène à des maladies de peau voire des cancers de la peau), la fluorose (qui fragilise les dents et les os), le saturnisme dû au plomb. Amène à une anémie, maladie cardiaque…)  

Il existe peu de méthodes pour les voyageurs qui traitent les contaminants chimiques. Cependant certains systèmes peuvent les réduire, si ces contaminants sont présents en petite quantité : 

Le gourde filtrante HumaGreen est équipée d’un filtre à charbon actif, afin d’améliorer la qualité de l’eau.

Les contaminants biologiques

Certaines maladies « s’attrapent » après consommation d’eau (ou d’aliments) infectée par un agent biologiques pathogènes : microbes, bactéries, virus, parasites.

Les bactéries 

Toutes les bactéries ne sont dangereuses pour la santé. Ces organismes vivants microscopiques se transmettent par l’air, l’eau, le sol et les substances corporelles telles que le sang, les matières fécales, l’urine et les sécrétions. La prolifération des bactéries est très rapide. Il s’agit de  la première cause de contamination par l’eau chez les voyageurs.

On retrouve par exemple la bactérie E.coli, le choléra, les Salmonelles, la Shigella, la Yersinia…

Voici quelques exemples de maladies que l’on peut attraper en buvant une eau impropre :

La majorité des bactéries sont éliminés par :

Pour tout savoir sur les méthodes de purification de l’eau, tu peux lire notre article intitulé : purifier l’eau, et qui aborde les différentes méthode pour obtenir une eau saine et potable en voyage. 

Les virus 

Ce sont des agents infectieux microscopiques nécessitant un hôte (souvent une cellule) pour se développer. Pour passer d’une personne à l’autre, les virus empruntent différentes voies (respiratoires, digestives, cutanée, sexuelle). Les virus sont 10 fois plus petits que les bactéries. Ils peuvent infecter tous les organismes, humains, animaux, végétaux. Ils peuvent aussi infecter les bactéries et survivre dans l’eau en attendant de trouver une cellule hôte.

Voici quelques exemples de virus qui survivent dans l’eau : l’hépatite A et E, le Norovirus, l’Adénovirus, l’Astrovirus, le Rotavirus, le Poliovirus

La plupart des virus est éliminé par :

  • L‘ébullition
  • Les produits chimiques : comme la Micropur forte ou l’Aquatabs
  • Les ultra-violets : comme le Steripen
  • Certains filtres : peu de gourdes  sont efficaces contre les virus. Il faut un filtre à porosité inférieur à 0,015 microns comme la gourde Lifesaver ou avec des technologies spécifiques comme la paille Sawyer Squeeze

Les protozoaires, kystes et parasites

Ce sont des micro-organismes  qui vivent exclusivement dans l’eau ou dans les sols humides ou à l’intérieur d’un organisme (dans le mucus pulmonaire, l’intestin, la panse de certains animaux…). Ils sont connus pour être responsables de nombreuses maladies et causent des problèmes intestinaux. 

Voici quelques exemples de maladies du à des protozoaires dans l’eau

La majorité des protozoaires est éliminées par :

Les particules en suspension 

L’eau du robinet est claire mais si tu la prélèves dans la nature, elle peut être chargée de matière organique : terre, sable,  vase, feuilles, résidus de déchets (microplastiques)… Ces particules sont inoffensives si elles ne contiennent pas de bactéries, virus et protozoaires. Cependant, elles altèrent l’apparence, l’odeur et le goût de l’eau. On n’a pas vraiment envie de boire cela. Les particules peuvent aussi altérer l’efficacité des systèmes de purification. Les produits chimiques et les ultra-violets sont moins efficaces pour traiter les bactéries, les virus et les protozoaires lorsque l’eau est chargé en particules. 

Les plus grosses particules peuvent être éliminés par :

Les particules les plus fines peuvent être éliminées par : 

Pour aller plus loin sur les maladies liées à l’eau, on te renvoie vers le site de l’OMS qui propose des fiches détaillées des maladies liées à l’eau : https://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/diseasefact/fr/

Pour aller découvrir les systèmes de purification de l’eau, leurs avantages et leurs inconvénients, on te renvoie vers notre article sur le traitement de l’eau. 

la transparence des eaux du lac de Kol Ukok et pourtant il faut la traiter avant de la boire.

Préparer son voyage : la prévention pour boire une eau potable

Inutile de sombrer dans la paranoïa ou l’hypocondrie… mais un minimum de connaissance et de bonnes pratiques te permettront de passer un voyage en pleine santé !

Le risque d’attraper une maladie en voyage varie en fonction de plusieurs facteurs :

Avant un voyage, se renseigner sur l’état de l’eau fait partie des bons réflexes. Fais des recherches sur les risques de la zone où tu te rends. Il faut te demander où et comment tu voyages (citytrip ou contact avec la nature ?).

Se renseigner avant le départ 

En Europe, il n’y a normalement pas de soucis. Les normes aquatiques et alimentaires sont similaires à la France. Tu trouveras facilement de l’eau saine à porter de bouche : l’eau du robinet est potable.  Cependant si tu visites des zones rurales ou éloignées, comme lors d’un trek de plusieurs jours en montagne par exemple, les sources d’eau peuvent ne pas être réglementées et tu devras donc prendre des dispositions particulières (traitement de l’eau).

Généralement dans les pays dit « développés » (ex : Australie, Canada…) l’eau potable est facilement accessible. Cependant, certaines régions spécifiques peuvent être problématiques.

Enfin, beaucoup de pays n’ont malheureusement pas la chance d’un accès à l’eau en quantité et qualité suffisante. 

Vous trouverez ici une carte de la répartition de l’eau potable dans le monde. 

Les sites utiles sur l’eau en voyage

Voici quelques sites à consulter avant un voyage à l’étranger pour connaitre la situation de l’eau.

Les applications utiles sur l’eau en voyage


Comment rendre une eau potable ?

Pour boire une eau sans risque pour la santé, il est important de pouvoir la traiter. Quand on est en voyage, ce n’est pas toujours évident. Pourtant, plusieurs méthodes existent afin de boire potable. Comme cette question du traitement de l’eau est centrale, on y a consacré un article entier ! C’est à lire ici : purifier l’eau en voyage

Dans cet article, on présente en particulier les 5 méthodes les plus connues et les plus efficaces pour rendre l’eau potable :


Connaitre les règles d’hygiène et de consommation d’eau potable : les bons réflexes

Dans les régions du monde où l’eau n’est pas traitée selon les normes internationales, des règles d’hygiène et de consommation s’imposent. Voilà, les conseils qui t’aideront à limiter les risques de maladies en voyage.

Prendre des précautions médicales

Avoir une bonne hygiène


Eviter l’ingestion d’eau suspecte

Ne consomme que :

Évite :

Ne prends pas de risque et ne te fie pas à l’avis des locaux : même sans mauvaise intention, leur métabolisme est habitué à la consommation d’une eau de mauvaise qualité.

L’heure du thé dans le désert du WadiRum en Jordanie, c’est sacré.
L’eau a été bouillie et ne présente aucun risque.

Consommer des produits sans prendre de risque

Ne consomme que :

Évite :

En bref : Ne consomme que des aliments bouillis, cuits ou pelés.

Eviter le contact avec de l’eau suspecte

Être vigilant lors du prélèvement de l’eau dans la nature

Un dernier regard sur le lac Son Koul. Un troupeau de moutons nous guide vers le col : l’eau est peut être contaminée

Adopte les pratiques responsables

Toutes les mesures de prévention citées plus haut te permettront de réduire les risques de contamination et de maladies.

“Le plaisir de l’eau sur les lèvres est supérieur à celui de boire.”

Jean Baudrillard, philosophe français

Notre goût pour les voyages, nous emmène parfois dans des pays, où l’eau potable est plus rare.  Un voyageur sur cinq visite une région tropicale ou subtropicale. Il est important d’avoir conscience du contexte sanitaire du pays que l’on visite. Pas seulement pour les risques sur notre santé, mais aussi pour limiter notre impact au quotidien sur la situation hydraulique. Nous avons notre part de responsabilité, alors voyageons en limitant notre impact.

Voilà quelques exemples d’actions simples que nous pouvons faire :

Changer nos habitudes de consommation au quotidien et toute l’année :

Adapter notre matériel en voyage

Adopter les bonnes pratiques en nature, pour ne pas contaminer l’eau et polluer les terres

Cette liste n’est pas exhaustives, tous vos conseils et astuces de voyage sont les bienvenues. 


Réagir en cas de contamination de l’eau

Tous les voyageurs, un peu aventurier, ont été confrontés au moins une fois à la tourista. Il s’agit souvent d’épisodes aigus, résolus en 1 à 3 jours et sans gravité. Cela di peut prendre des formes modérées ou sévères nécessitant une prise en charge médicale. En cas de troubles intestinaux Le Haut Conseil de santé public (https://www.pasteur-lille.fr/vaccinations-voyages/fiches_recommandations/DIARRHEES.pdf)  recommande une consultation médicale :

En cas de diarrhée et/ou vomissement bénigne ou modérée,  le risque principal est la déshydratation. Il est donc important de :

En cas de diarrhée et ou vomissement sévère, un traitement et une prise en charge médicale sont nécessaires. Généralement il s’agit d’un traitement par antibiotique.

Nous ne sommes pas tous égaux en terme de métabolisme : certaines personnes sont plus « à risques ». Il existe aussi des facteurs aggravant qui peuvent favoriser l’intensité d’une infection. Il convient d’être particulièrement vigilant aux symptômes pour :


L’or bleu, à quand une eau potable pour tous ?


Les ressources mondiales en eau douce sont en déclin constant. Aujourd’hui plus de la moitié des grands fleuves sont pollués ou en cours d’assèchement. La déforestation, l’agriculture intensive, la multiplication des infrastructures et aussi l’essor du tourisme ont des répercutions énormes sur les ressources encore disponibles. Selon l’OMS, d’ici 2025, plus de la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises au stress hydrique : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/drinking-water

L’Oms et l’Unicef s’engagent pour un accès universel et équitable à l’eau potable. Les interventions visant l’assainissement de l’eau partout dans le monde et en particulier dans les pays en développement permettent de faire reculer un large éventail de maladies.

A l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or.

Hubert Reeves, Astronome, Physicien

La diarrhée est la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, alors qu’il s’agit d’une maladie que l’on peut prévenir et traiter. Si ce sujet vous intéresse, on vous renvoie vers les articles de l’OMS : https://www.who.int/water_sanitation_health/diseases-risks/diseases/fr/

Tu connais une personne qui aime voyager ? Boire une eau saine doit être sa principale préoccupation pour ne pas tomber malade. Partage cet article pour informer !

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Cet article contient des liens affiliés. Bien entendu, nos conseils sur comment boire une eau saine sont toujours sincères et authentiques. Pour en savoir plus c’est ici.

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