Boire l’eau en voyage

Boire l’eau en voyage : conseils, risques et solutions

Tu organises un voyage ou un trek et tu te demandes si tu peux boire l’eau du robinet ? Tu te poses des questions sur les maladies liées à l’eau ? Tu cherches des conseils pour éviter de tomber malade en buvant de l’eau non potable en voyage ou en randonnée ? 
Quand on est malade en voyage, la raison la plus probable est la consommation d’une eau non potable. S’il y a bien une chose à laquelle le voyageur doit prêter une attention particulière pour éviter d’être malade : c’est l’eau. Rendre l’eau potable devient une priorité. D’ailleurs, quand on va faire nos vaccins à l’instit pasteur c’est la première chose qu’on nous conseille : attention à l’eau !

Tu trouveras ici des informations sur les sources de contamination de l’eau. On t’explique aussi les comportements à adopter pour éviter de tomber malade en voyage ou en randonnée. Pour compléter cette lecture, on te conseille de lire notre article  sur le traitement de l’eau en voyage : les méthodes  (gourdes filtrantes, pastilles purifiantes, etc). Ainsi, tu seras prêt pour profiter de ton voyage, en tout quiétude de boire une eau sans risque.

Boire une eau potable pour ne pas tomber malade en voyage

Dans cet article, le but n’est pas du tout de faire peur ! Au contraire : de nombreuses possibilités existent pour boire une eau potable, saine… et c’est probablement en étant bien conscient des problèmes et des solutions que l’on devient un voyageur responsable !

Les maladies liées à l’eau non potable

Les facteurs environnementaux

Lorsque nous voyageons, nous soumettons nos organismes à de nouvelles conditions :

  • Les normes d’hygiène peuvent être différentes qu’en France
  • L’eau potable peut être difficile d’accès
  • Les conditions environnementales et climatiques favorisent la présence de certaines maladies, que l’on ne retrouve peu ou pas en France.

Nous nous exposons à des facteurs susceptibles de nous rendre malade. D’abord parce qu’on rentre en contact avec des bactéries, virus, parasites… auxquels notre corps n’est pas habitué. Mais aussi parce notre système immunitaire peut être affaibli : manque de sommeil, changement de rythme, stress…

En tant qu’Européen, nous avons accès facilement à une eau potable. L’eau que nous buvons a été traitée (eau embouteillée ou du robinet). Aussi, notre flore intestinale est peu habituée à « se battre » contre certains germes. On tombe plus facilement malade.

Les maladies diarrhéiques

On est exposée à la diarrhée due à l’eau principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, dans les pays tropicaux et les pays où l’hygiène est précaire.

Aussi appelé Tourista, la diarrhée du voyageur est un symptôme d’une infection provoquée par un grand nombre de micro-organismes : bactéries, virus, parasites. L’infection peut se transmettre par le biais d’eau ou d’aliments contaminés, ou par le biais d’une personne déjà contaminée.

La diarrhée est un problème très fréquent chez les voyageurs. Selon le site de l’OMS : elle peut toucher jusqu’à 80 % des voyageurs qui se
rendent dans des zones à haut risque. La diarrhée du voyageurs peut survenir à n’importe quel moment du séjour, mais plus probablement les premiers jours. Elle est souvent accompagnée d’autres symptômes, comme des nausées, vomissements, douleurs et crampes abdominales, fièvres… 

 Le plus souvent, il s’agit d’un ou plusieurs épisodes aigus mais bénins. Généralement les symptômes s’espacent de 3 à 5 jours. Cependant elle peut prendre des formes plus sévères qui nécessitent une consultation et des soins (réhydratation, médication symptomatique et parfois antibiotique). Certaines formes sévères de diarrhée peuvent mettre en danger de vie, comme par exemple le choléra ou la dysenterie.

Les sources de contamination de l’eau

En voyage, on peut tomber malade lorsque on n’a pas accès à de l’eau propre pour la boisson, la cuisine, le nettoyage, et lorsque les règles d’hygiène ne sont pas respectées.

Les sources d’eau (rivières, lacs, puits, etc…) peuvent être contaminées par des matières fécales humaines : eaux d’égouts, fosses septiques, latrines… Les déjections d’animaux contiennent également des micro-organismes responsables de maladies diarrhéiques.

Chevaux du Kirghizistan
Trek en autonomie vers le lac Son koul au Kirghizistan. Ici, les touristes sont rares et les chevaux sont libres.

Mais l’eau n’est pas la seule à rendre malade. La contamination est aussi fréquente lorsque les aliments sont préparés ou stockés dans de mauvaises conditions d’hygiène. La nourriture est parfois contaminée par l’eau d’irrigation qui a servi à laver les légumes, les fruits…. Les poissons et les fruits de mer peuvent aussi provenir d’une eau polluée et entraîner des maladies. Les maladies diarrhéiques sont susceptibles de se transmettre d’une personne à une autre. Ces porteurs peuvent être une source d’infection et de propagation pour les autres.

Les risques pour la santé sont liés à des contaminants (chimiques, biologiques, radioactifs). La plupart des contaminants sont invisibles à l’œil nu. Une eau peut paraître claire et saine mais peut rendre malade. A l’inverse, une eau boueuse peut être potable si elle ne contient pas d’éléments contaminants.

Les contaminants radioactifs dans l’eau

On développera peu ce sujet : ces contaminations sont heureusement rares (Tchernobyl par exemple).

Il serait possible de boire une telle eau mais en la traitant avec un filtre spécifique et professionnel. Bon, enfin, même avec une telle précaution, personnellement je ne serai pas très rassurée… 

Les contaminants chimiques et les métaux lourds

Ces contaminants sont principalement amenés par l’activité humaine : pesticides, nitrates, métaux lourds… On  retrouve les contaminants chimiques dans les cours d’eau proche des exploitations, des zones agricoles, des usines… Ils sont normalement moins présents en pleine nature. Quant aux eaux chargées en minéraux, on peut les retrouver en montagne. Il est alors nécessaire de se renseigner sur les endroits où l’on randonne.

Les contaminants chimiques et les métaux lourds ne sont normalement pas responsables de la diarrhée du voyageur. Mais la consommation prolongée de ces contaminants est dangereuse pour la santé. Boire une eau chargée de ces éléments abîme certains organes,  provoque des maladies de peau, des maladies du système nerveux, des cancers….

Parmi les contaminations chimiques, on retrouve : les nitrates, les pesticides,  les herbicides, les hydrocarbures, le fluor,  le plomb, l’arsenic, le chrome, le fer, le cuivre.

Ces éléments provoquent des maladies rares mais graves comme L’arsenicisme (amène à des maladies de peau voire des cancers de la peau), la fluorose (qui fragilise les dents et les os), le saturnisme dû au plomb. Amène à une anémie, maladie cardiaque…)  

Il existe peu de méthodes pour les voyageurs qui traitent les contaminants chimiques. Cependant certains systèmes peuvent les réduire, si ces contaminants sont présents en petite quantité : 

  • les filtres équipés de charbon actif :  le charbon actif est  intégré à un filtre principal, comme la gourde Grayl Ultralight. Ou alors dissocié du filtre principal. Il y a alors 2 filtres comme c’est le cas dans la gourde HumaGreen.
  • Les filtres aux technologies spécifiques,  comme la gourde Water to go, équipée « d’une membrane à couches chargées ».
  • les bâtons de charbon actif : il se présente sous forme de bâtons à mettre directement dans une gourde. On trouve que ces bâtons sont adaptés pour un usage à la maison, mais moins en voyage. 
Le gourde filtrante HumaGreen est équipée d’un filtre à charbon actif, afin d’améliorer la qualité de l’eau.

Les contaminants biologiques

Certaines maladies « s’attrapent » après consommation d’eau (ou d’aliments) infectée par un agent biologiques pathogènes : microbes, bactéries, virus, parasites.

Les bactéries 

Toutes les bactéries ne sont dangereuses pour la santé. Ces organismes vivants microscopiques se transmettent par l’air, l’eau, le sol et les substances corporelles telles que le sang, les matières fécales, l’urine et les sécrétions. La prolifération des bactéries est très rapide. Il s’agit de  la première cause de contamination par l’eau chez les voyageurs.

On retrouve par exemple la bactérie E.coli, le choléra, les Salmonelles, la Shigella, la Yersinia…

Voici quelques exemples de maladies que l’on peut attraper en buvant une eau impropre :

  • La Campylobactériose (bactérie de E.Coli) : infection des voies digestives répandue dans le monde entier. 
  • La dysentrie (ou plutôt les dysentries) : elles sont provoquées par l’ingestion d’aliments contaminés et peuvent gravement affecté le corps. On en distingue de deux sortes. Celles causées par la bactérie Shigella et celles causées par l’Amibiase. 
  • Le choléra (bactérie V. cholerae) :  C’est une infection intestinale aiguë. Elle est extrêmement rare dans les pays industrialisés. On retrouve cette bactérie en Haiti, en République dominicaine et dans certains pays d’Afrique ou d’Asie. Cependant la plupart des voyageurs ne se rendent pas dans les zones où l’épidémie de Choléra est connue. Les personnes sont infectées après avoir consommé des aliments ou de l’eau qui ont été contaminés par les selles de personnes infectées. Les fruits de mer crus ou pas assez cuits peuvent être une source d’infection dans les zones où le choléra est répandu et l’assainissement médiocre. Les fruits et légumes qui ont été lavés avec de l’eau contaminée peuvent également transmettre l’infection.
  • La Leptospirose : elle est transmise par l’urine d’un animal. On peut la contracter en contact avec les fluides corporels d’animaux infectés ou avec de l’eau, le sol ou les aliments contaminés par les urines infectées. Cette maladie est plus présente dans les régions tropicales. Les voyageurs les plus à risque sont ceux qui se rendent dans des zones inondées ou/et qui pratiquent des activités outdoors  (nage, rafting…) dans de l’eau douce contaminée, comme des lacs et des rivières. Les voyageurs régulièrement en contact avec les animaux inféctés sont davantage exposés. 
  • La fièvre typhoïde et paratyphoïde (Salmonella typhi et Salmonella paratyphi) : c’est une infection causée par des bactéries transmises lors de l’ingestion d’aliments ou d’eaux contaminées par des selles. Cette maladie est courante dans les pays en développement, et particulièrement sur le continents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du sud.

La majorité des bactéries sont éliminés par :

  • L’ébullition 
  • la filtration : il existe de nombreux systèmes de filtrations. Les plus légers sont les pailles filtrantes, comme la lifestraw ou encore la Sawyer Squeeze. Il y a aussi les gourdes qui permettent de stocker l’eau, par exemple la gourde solide Lifestraw Go 2, ou la gourde souple Katadyn Be free. Enfin, on trouve des systèmes qui permettent de filtrer une plus grande quantité d’eau : les filtres à gravités comme la Playtypus Gravityworks, et les filtres à pompe comme la LifeSaver Liberty.
  • Les produits chimiques, comme la Micropur Forte
  • Les ultra-violets, comme le Steripen

Pour tout savoir sur les méthodes de purification de l’eau, tu peux lire notre article intitulé : purifier l’eau, et qui aborde les différentes méthode pour obtenir une eau saine et potable en voyage. 

Les virus 

Ce sont des agents infectieux microscopiques nécessitant un hôte (souvent une cellule) pour se développer. Pour passer d’une personne à l’autre, les virus empruntent différentes voies (respiratoires, digestives, cutanée, sexuelle). Les virus sont 10 fois plus petits que les bactéries. Ils peuvent infecter tous les organismes, humains, animaux, végétaux. Ils peuvent aussi infecter les bactéries et survivre dans l’eau en attendant de trouver une cellule hôte.

Voici quelques exemples de virus qui survivent dans l’eau : l’hépatite A et E, le Norovirus, l’Adénovirus, l’Astrovirus, le Rotavirus, le Poliovirus

  • L’hépatite A : maladie du foie  qui se transmet par la voie oro-fécale.  la nourriture et l’eau contaminée ou par le contact avec les mains d’une personne contaminée.  Les voyageurs se rendant dans les zones rurales des pays en développement ont plus de risque de contracter cette infection mais c’est aussi possible dans les zones urbaines.
  • L’hépatite E : maladie du foie qui se transmet en générale par de l’eau contaminée mais aussi par la consommation de produits animaux crus ou pas suffisamment cuit. A l’exception de quelques pays, on peut retrouve l’hépatite E dans le monde entier. Cependant le risque est plus présent dans les pays en développement, comme Asie du Sud et en Asie centrale, en Asie orientale tropicale, en Afrique et en Amérique centrale.
  • La Polio: maladie causée par un virus qui attaque la système nerveux. Elle se propage par contact avec une personne infectée mais aussi en consommant des aliments crus ou pas suffisamment cuits, de l’eau ou une boisson contaminée par des excréments d’une personne infectée. Certaines régions d’Afrique et d’Asie sont encore à risque aujourd’hui, même si la maladie a été éradiquée dans la majorité du monde.

La plupart des virus est éliminé par :

  • L‘ébullition
  • Les produits chimiques : comme la Micropur forte ou l’Aquatabs
  • Les ultra-violets : comme le Steripen
  • Certains filtres : peu de gourdes  sont efficaces contre les virus. Il faut un filtre à porosité inférieur à 0,015 microns comme la gourde Lifesaver ou avec des technologies spécifiques comme la paille Sawyer Squeeze

Les protozoaires, kystes et parasites

Ce sont des micro-organismes  qui vivent exclusivement dans l’eau ou dans les sols humides ou à l’intérieur d’un organisme (dans le mucus pulmonaire, l’intestin, la panse de certains animaux…). Ils sont connus pour être responsables de nombreuses maladies et causent des problèmes intestinaux. 

Voici quelques exemples de maladies du à des protozoaires dans l’eau

  • La Giardiase : c’est la plus répandue des parasitoses intestinales.  La contamination est due à l’ingestion d’eau ou de nourriture souillée, ainsi qu’au port des mains sales à la bouche.  Chaque année, le nombre de personnes infectées est estimé à 200 millions en Afrique, Asie et Amérique latine. 
  • La cryptosporidiose : une autre maladie parasitaire qui peut provoquer des symptôme diarrhéique sévère, perte de poids, déshydratation… La contamination se fait soit par contact direct avec un animal ou un humain porteur du parasite présent dans les selles, soit de façon indirecte par consommation d’eau ou d’aliments contaminés. 
  • l’Amibiase : une des maladies parasitaires les plus meurtrières au monde. Les régions qui présentent des conditions sanitaires déficientes sont les plus touchées. 

La majorité des protozoaires est éliminées par :

  • L’ébullition
  • Les ultra-violets : comme le Steripen 
  • Certains produits chimiques : comme la Micropur forte, il faut cependant la laisser agir longtemps pour éliminer les kystes et protozoaires plus résistants (env 2h)
  • Certains filtres : La porosité des filtres doit être inférieur à 0,2 microns comme la gourde HumaGreen 

Les particules en suspension 

L’eau du robinet est claire mais si tu la prélèves dans la nature, elle peut être chargée de matière organique : terre, sable,  vase, feuilles, résidus de déchets (microplastiques)… Ces particules sont inoffensives si elles ne contiennent pas de bactéries, virus et protozoaires. Cependant, elles altèrent l’apparence, l’odeur et le goût de l’eau. On n’a pas vraiment envie de boire cela. Les particules peuvent aussi altérer l’efficacité des systèmes de purification. Les produits chimiques et les ultra-violets sont moins efficaces pour traiter les bactéries, les virus et les protozoaires lorsque l’eau est chargé en particules. 

Les plus grosses particules peuvent être éliminés par :

  • La décantation : on laisse reposer l’eau quelques heures pour que les particules descendent dans le fond du contenant. Il faut associer la décantation à une autre méthode, car que l’eau n’est pas débarrassée de ces autres contaminants. Avec la décantation, l’eau ne devient pas potable pour autant !
  • La filtration grossière : on peut par exemple utiliser un linge mais il y a plus simple et l’eau impropre rarement devient potable après cette méthode. 

Les particules les plus fines peuvent être éliminées par : 

  • Les systèmes de micro-filtration, comme la gourde HumaGreen

Pour aller plus loin sur les maladies liées à l’eau, on te renvoie vers le site de l’OMS qui propose des fiches détaillées des maladies liées à l’eau : https://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/diseasefact/fr/

Pour aller découvrir les systèmes de purification de l’eau, leurs avantages et leurs inconvénients, on te renvoie vers notre article sur le traitement de l’eau. 

Trek au Kirghizistan
la transparence des eaux du lac de Kol Ukok et pourtant il faut la traiter avant de la boire.

Préparer son voyage : la prévention pour boire une eau potable

Inutile de sombrer dans la paranoïa ou l’hypocondrie… mais un minimum de connaissance et de bonnes pratiques te permettront de passer un voyage en pleine santé !

Le risque d’attraper une maladie en voyage varie en fonction de plusieurs facteurs :

  • La destination : le risque est plus élevé dans les régions africaines, subsahariennes ou encore en Amérique Latine.
  • La durée et le type de voyage : il y a moins de risques lors de vacances à la plage dans des hotels de luxe, plutôt que sur les voyages d’aventure ou chez l’habitant vivant dans des conditions précaires.
  • L’âge : les enfants et jeunes adultes sont plus touchés par ces problèmes
  • Les précautions prises lors de la consommation d’eau et de nourriture varient d’un individu à l’autre.

Avant un voyage, se renseigner sur l’état de l’eau fait partie des bons réflexes. Fais des recherches sur les risques de la zone où tu te rends. Il faut te demander où et comment tu voyages (citytrip ou contact avec la nature ?).

Se renseigner avant le départ 

En Europe, il n’y a normalement pas de soucis. Les normes aquatiques et alimentaires sont similaires à la France. Tu trouveras facilement de l’eau saine à porter de bouche : l’eau du robinet est potable.  Cependant si tu visites des zones rurales ou éloignées, comme lors d’un trek de plusieurs jours en montagne par exemple, les sources d’eau peuvent ne pas être réglementées et tu devras donc prendre des dispositions particulières (traitement de l’eau).

Généralement dans les pays dit « développés » (ex : Australie, Canada…) l’eau potable est facilement accessible. Cependant, certaines régions spécifiques peuvent être problématiques.

Enfin, beaucoup de pays n’ont malheureusement pas la chance d’un accès à l’eau en quantité et qualité suffisante. 

Vous trouverez ici une carte de la répartition de l’eau potable dans le monde. 

Les sites utiles sur l’eau en voyage

Voici quelques sites à consulter avant un voyage à l’étranger pour connaitre la situation de l’eau.

Les applications utiles sur l’eau en voyage

  • Conseils aux voyageurs: il s’agit d’un service du ministère des affaires étrangères et du développement international qui donne des conseils lors de tes déplacements et des alertes de sécurité.
  • Freetaps: une application qui référence les points d’eau potable à proximité : fontaines publiques, café, restos, musées… Un bon moyen de recharger sa gourde et de faire moins de déchets. Cependant l’essentiel des données pour cette application est en France.
  • Refill My Bottle : le même principe, une application bien pratique pour repérer les points d’eau potable mais disponible aussi à l’étranger. Selon nous, voyager sans emporter de système de purification d’eau et, n’est envisageable qu’en Europe. Mais c’est toujours intéressant de l’avoir sous le coude… enfin sous la gourde.

Comment rendre une eau potable ?

Pour boire une eau sans risque pour la santé, il est important de pouvoir la traiter. Quand on est en voyage, ce n’est pas toujours évident. Pourtant, plusieurs méthodes existent afin de boire potable. Comme cette question du traitement de l’eau est centrale, on y a consacré un article entier ! C’est à lire ici : purifier l’eau en voyage

Dans cet article, on présente en particulier les 5 méthodes les plus connues et les plus efficaces pour rendre l’eau potable :

  • la clarification : il s’agit de diminuer les particules organiques ou inorganiques qui restent en suspension dans l’eau. C’est bien pour rendre l’eau plus claire, mais on élimine surement pas les virus et les bactéries de cette façon.
  • l’ébullition : porter l’eau à ébullition est une méthode très efficace qui permet de tuer la grande majorité des agents pathogènes. C’est assez facile à mettre en place dès que l’on peut faire du feu et que l’on a un contenant qui résiste au flamme !
  • la filtration : solution mécanique qui laisse passer l’eau et permet de retenir les micro-organismes et les particules. Pour plus d’informations sur ce sujet, tu peux lire notre article : « filtrer l’eau pour boire sans risque« 
  • les désinfectants : c’est l’utilisation de produits chimiques afin de tuer les micro-organismes et ainsi empêcher la contamination et la transmission des maladies. Pour y voir plus clair, on t’a préparé un article complet. Tu peux cliquer les désinfectants chimiques pour traiter l’eau en voyage. 
  • les ultra-violets : le rayonnement ultraviolet neutralise les micro-organismes et les empêche de se reproduire. C’est une méthode très efficace capable d’éliminer 99,9% des organismes pathogènes. Si tu veux en savoir plus sur cette technique, tu peux lire notre article : les ultraviolets pour rendre l’eau potable en voyage.
Clarification Ebullition Désinfection chimique (Halogénation)Micro-FiltrationUltravioletsCharbon actif
Efficacité contre la majorité des bactéries Légère amélioration Oui Oui Oui Oui Non
Efficacité contre la majorité des virus Légère amélioration Oui Oui, mais moins efficace que les autres méthodes. En partie. Il faudrait un filtre d'une porosité inférieur à 0,015 microns. Il en existe peu. Oui Non
Efficacité contre la majorité des protozoaires Légère amélioration Oui En partie, Certains kystes comme Giardia ou Cryptospridium sont plus résistant. Oui Oui Non
Efficacité contre la majorité des particules Amélioration mais la clarification n'est pas efficace sur les très petites particules. Non Non Oui Non Non
Diminution des contaminants chimiques et métaux lourds Non Non Non Non Non Amélioration
Apparence, goût et odeur de l'eau Légère amélioration grâce au retrait des particules Aucun effet Détériore le goût et l'odeur (Chlore) Légère amélioration grâce au retrait des particules Aucun effet Amélioration
Avantages Diminue les micro-organismes pathogènes et facilite la purification. Méthode naturelle. La plus efficace pour les contaminants biologiques (virus, bactéries, protozoaires) Petit, léger et pas encombrant Rapide. Evite les bouteilles d'eau. Efficace sur les particules. Léger, pas encombrant, pratique et efficace Améliore le goût et l'odeur. Efficacité sur les contaminants chimiques
Inconvénients Eau est non potable : les pathogènes ne sont pas assez éliminés. Peu pratique. Demande du temps et du matériel. Le goût. Temps d'action à respecter. Toxicité sur le long terme et certaines contre-indications Peu solide. Oblige à passer par le filtre, on ne peut pas transvider l'eau. Il faut changer les filtres. Le coût, mais sur le long terme cela devient interessant. Il faut recharger les batteries. Eau non potable : les bactéries, virus et protozoaires ne sont pas éliminés.
Notre avis La clarification est un complément aux autres méthodes pour réduire les particules. Méthode envisageable pratique pour cuisiner ou en situation d'urgence mais pas envisageable dans d'autres contextes. Envisageable pour des courts séjours. Il faut bien la choisir. Adaptée pour le prélèvement de l'eau en nature. La solution la plus adaptée pour les voyageurs en sac à dos, sauf pour le prélèvement de l'eau en nature. Le charbon actif est un complément aux autres méthodes.
Peut être complété avec Possible avec toutes les méthodes Clarification - Filtration - charbon actif Clarification - Filtration - Filtration équipée de charbon actif Halogénation - Ultraviolet - Charbon actif Clarification - Filtration - Filtration équipée de charbon actif Possible avec toutes les méthodes, mais peu pratique avec les désinfectants chimiques et les ultraviolets.
Un Tour Dans Le Sac, Récapitulatif des méthodes de purification de l'eau

Connaitre les règles d’hygiène et de consommation d’eau potable : les bons réflexes

Dans les régions du monde où l’eau n’est pas traitée selon les normes internationales, des règles d’hygiène et de consommation s’imposent. Voilà, les conseils qui t’aideront à limiter les risques de maladies en voyage.

Prendre des précautions médicales

  • La vaccination : c’est la première prévention
  • L’information : avant un voyage « à risque », il est toujours bon de consulter son médecin traitant. Il pourra t’informer sur les risques, vérifier des contre-indications, te proposer une médication si besoin. 
  • La préparation : renforce ton système immunitaire avec une nourriture saine, des compléments alimentaires, probiotiques, etc. 

Avoir une bonne hygiène


  • Le lavage des mains : c’est très recommandé avant les repas, avant toute manipulation d’aliments et après un passage aux toilettes. Si tu n’as pas à disposition du savon et de l’eau saine, emporte une petite bouteille de solution hydroalcoolique.
  • Le rythme et le repos de qualité : cela aide à garder un système immunitaire efficace.
  • Le brossage des dents doit être fait avec de l’eau potable. Même si l’eau est recrachée, on peut avaler une petite quantité d’eau. Il est donc mieux de se brosser les dents avec de l’eau embouteillée ou traitée.

Eviter l’ingestion d’eau suspecte

Ne consomme que :

  • Des boisons faites avec de l’eau bouillie (thé, café…)
  • Des boisons embouteillées ou scellées (eau, jus, boissons gazeuses, alcool…). Il faut bien vérifier que la boisson n’a pas été ouverte avant.
  • De l’eau préalablement traitée. Les différents moyens de traitement de l’eau, ainsi que les précautions à prendre sont présentées plus bas.

Évite :

  • L’eau du robinet dans les pays à risque
  • Les glaçons dans les verres et la glace pilée (Ils peuvent être fabriqués à partir d’eau non potable).
  • L’eau dans les hôtels qui possèdent leurs propres systèmes de filtration. L’eau servit dans des contenants non scellé peut être contaminés.

Ne prends pas de risque et ne te fie pas à l’avis des locaux : même sans mauvaise intention, leur métabolisme est habitué à la consommation d’une eau de mauvaise qualité.

guide bédouin wadi rum
L’heure du thé dans le désert du WadiRum en Jordanie, c’est sacré.
L’eau a été bouillie et ne présente aucun risque.

Consommer des produits sans prendre de risque

Ne consomme que :

  • De la nourriture bien cuite, ou sortant d’un récipient encore fumant. La plupart des agents pathogène ne résiste pas à la cuisson. Il faut bien cuire les viandes, les œufs, les poissons et crustacés. Évite les crudités, les coquillages et les plats réchauffés. Dans certains pays, les coquillages provenant de fonds marins contaminés constituent une voie d’infection importante.
  • Des fruits épluchés : si tu n’es pas certain d’avoir une eau saine à porter de main, éplucher les fruits est un bon moyen de se prémunir de maladie.
  • Du lait seulement si tu es certain qu’il est pasteurisé ou bouilli. Il vaut mieux être sûr que la chaîne de froid a été respectée.

Évite :

  • Les aliments crus, les buffets froids ou tièdes : ils ont pu être lavés avec de l’eau contaminée
  • Les jus de fruits frais préparés de façon artisanale : sauf si tu sais qu’ils ont été préparés dans de bonnes conditions d’hygiène, et les fruits lavés avec de l’eau potable.
  • Les glaces artisanales : les glaces industrielles sont moins risquées mais l’emballage doit être intact.
  • Les aliments tombés au sol, sans les avoir lavés ou cuit

En bref : Ne consomme que des aliments bouillis, cuits ou pelés.

Eviter le contact avec de l’eau suspecte

  • L’ingestion d’eau non potable lors de la baignade (ou de la douche) peut être une source de contamination. Il faut éviter le contact avec la bouche et le nez dans les ruisseaux, canaux, lacs… Le mieux est d’éviter de mettre la tête sous l’eau. Egalement dans les piscines et spa, Il se peut que l’eau ne soit pas traitée correctement.
  • Les coupures et les écorchures doivent être désinfectées et couvertes avec un pansement étanche.
  • Les vêtements de protection doivent être portés, en particulier des chaussures si tu dois patauger dans les eaux qui peuvent être contaminées (ou les eaux de crue). Évite de marcher pieds nues dans les zones qui peuvent être contaminé par de l’urine, comme de l’eau ou de la boue stagnante.

Être vigilant lors du prélèvement de l’eau dans la nature

  • Renseigne-toi sur les points d’eau. Ce n’est pas toujours évident, mais essaie de préparer le terrain avant de partir pour savoir si tu vas rencontrer beaucoup d’eau et où. Tu peux par exemple te procurer une carte détaillée.
  • Évite de prélever l’eau près des exploitations, des élevages. On rappelle que l’activité humaine est la première raison de contamination de l’eau.
  • Évite de prélever l’eau près des animaux. La présence de troupeaux, d’animaux sauvages, les marques aux sols…doivent t’alerter. Leurs déjections à probablement contaminer l’eau.
  • Évite de prélever l’eau stagnante. Le mieux est prendre une eau directement à la source
Grand lac du Kirghizistan
Un dernier regard sur le lac Son Koul. Un troupeau de moutons nous guide vers le col : l’eau est peut être contaminée

Adopte les pratiques responsables

Toutes les mesures de prévention citées plus haut te permettront de réduire les risques de contamination et de maladies.

“Le plaisir de l’eau sur les lèvres est supérieur à celui de boire.”

Jean Baudrillard, philosophe français

Notre goût pour les voyages, nous emmène parfois dans des pays, où l’eau potable est plus rare.  Un voyageur sur cinq visite une région tropicale ou subtropicale. Il est important d’avoir conscience du contexte sanitaire du pays que l’on visite. Pas seulement pour les risques sur notre santé, mais aussi pour limiter notre impact au quotidien sur la situation hydraulique. Nous avons notre part de responsabilité, alors voyageons en limitant notre impact.

Voilà quelques exemples d’actions simples que nous pouvons faire :

Changer nos habitudes de consommation au quotidien et toute l’année :

  • Économiser l’eau. Prendre des douches, plutôt que des bains. Fermer les robinets lors du brossage des dents. Faire attention à l’arrosage des plantes…
  • Ne pas rejeter de produits polluants dans les canalisations
  • Utiliser des produits de nettoyage respectueux de l’environnement
  • Ne pas jeter les médicaments, ni déchets dans les canalisations
  • Eviter le plastique
  • Etc…

Adapter notre matériel en voyage

  • Choisir des produits de soins respectueux de la nature
  • Limiter les déchets en voyage. Emporter et refuser les produits à usage unique (sac en plastique, pailles…), amener une gourde pour limiter les bouteilles en plastique
  • Réfléchir en amont aux conditionnements de la trousse de toilette et de la nourriture

Adopter les bonnes pratiques en nature, pour ne pas contaminer l’eau et polluer les terres

  • Emporte un sac pour transporter les déchets avec toi. Ne les laisse jamais en pleine nature.
  • Brûle ce qui est possible et où c’est possible. Dans le désert, comme lors de notre trek dans le Wadi Rum en Jordanie, il était conseillé de brûler le papier toilette que l’on utilisait après notre passage. En effet, Le papier met encore plus de temps à se dégrader dans cet environnement sec. Cela évite la pollution visuelle aussi. Au contraire, dans environnements boisés, il est déconseillé de brûler son papier à cause des feux de forêts. Pense donc à emporter du papier toilette écologique (non traitée et qui se dégrade rapidement comme celui pour les fosses septiques) ou une lingette lavable.
  • Utilise des produits de soins écologiques qui ne polluent pas les cours d’eau (savon écologique comme le savon d’Alep par exemple).
  • Évite de faire tes besoins près des cours d’eau : 50mètres c’est le minimiun. L’idéal est de creuser un trou (avec son pied, une pierre ou une petite pelle), même peu profond. Pour aller plus loin, on te conseille de lire « comment chier dans les bois ». Sous ce titre humoristique, le sujet du respect de l’environnement est abordé de façon sérieuse !
  • Après les besoins, évite de te laver les mains dans les cours d’eau, il est mieux d’utiliser une solution hydro-alcoolique

Cette liste n’est pas exhaustives, tous vos conseils et astuces de voyage sont les bienvenues. 

Réagir en cas de contamination de l’eau

Tous les voyageurs, un peu aventurier, ont été confrontés au moins une fois à la tourista. Il s’agit souvent d’épisodes aigus, résolus en 1 à 3 jours et sans gravité. Cela di peut prendre des formes modérées ou sévères nécessitant une prise en charge médicale. En cas de troubles intestinaux Le Haut Conseil de santé public (https://www.pasteur-lille.fr/vaccinations-voyages/fiches_recommandations/DIARRHEES.pdf)  recommande une consultation médicale :

  • Systématiquement chez l’enfant âgé de moins de 2 ans
  • aux autres âges dans les formes moyennes ou sévères, fébriles
  • avec selles glairo-sanglantes
  • prolongées au-delà de 48 heures
  • en cas de vomissements incoercibles.

En cas de diarrhée et/ou vomissement bénigne ou modérée,  le risque principal est la déshydratation. Il est donc important de :

  • boire abondamment. On peut utiliser des sels de réhydratation orale, SRO (sous forme de sachets à diluer). Si la réhydratation est impossible, une consultation médicale est fortement recommandée.
  • continuer l’alimentation, la diète est déconseillée.
  • consulter un agent de santé s’il y des signes de déshydration ou d’autres problèmes
  • utiliser un traitement symptomatique, si nécessaire (ex : trajet en avion). On te conseille de consulter un médecin avant le départ : certaines classes d’anti-diarrhéique peuvent amener d’autres problèmes. Pour plus de détails, lis cet article sur la prévention et le traitement des diarrhées : https://www.pasteur-lille.fr/vaccinations-voyages/fiches_recommandations/DIARRHEES.pdf

En cas de diarrhée et ou vomissement sévère, un traitement et une prise en charge médicale sont nécessaires. Généralement il s’agit d’un traitement par antibiotique.

Nous ne sommes pas tous égaux en terme de métabolisme : certaines personnes sont plus « à risques ». Il existe aussi des facteurs aggravant qui peuvent favoriser l’intensité d’une infection. Il convient d’être particulièrement vigilant aux symptômes pour :

  • Les jeunes enfants ou les personnes âgées
  • Les personnes atteinte d’une autre maladie (anémie, maladies qui diminuent les défenses immunitaire comme le cancer ou le SIDA…).
  • Les personnes souffrant de malnutrition : l’état de malnutrition, rend plus vulnérable aux affections et chaque épisode diarrhéique aggrave l’état de malnutrition.
  • Les personnes ayant une hygiène insuffisante par manque de disponibilité de l’eau : elles sont plus exposées à certains problèmes (ex : la teigne ou la gale).

L’or bleu, à quand une eau potable pour tous ?


Les ressources mondiales en eau douce sont en déclin constant. Aujourd’hui plus de la moitié des grands fleuves sont pollués ou en cours d’assèchement. La déforestation, l’agriculture intensive, la multiplication des infrastructures et aussi l’essor du tourisme ont des répercutions énormes sur les ressources encore disponibles. Selon l’OMS, d’ici 2025, plus de la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises au stress hydrique : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/drinking-water

L’Oms et l’Unicef s’engagent pour un accès universel et équitable à l’eau potable. Les interventions visant l’assainissement de l’eau partout dans le monde et en particulier dans les pays en développement permettent de faire reculer un large éventail de maladies.

A l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or.

Hubert Reeves, Astronome, Physicien

La diarrhée est la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, alors qu’il s’agit d’une maladie que l’on peut prévenir et traiter. Si ce sujet vous intéresse, on vous renvoie vers les articles de l’OMS : https://www.who.int/water_sanitation_health/diseases-risks/diseases/fr/

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A propos

Les pieds bien ancrés et la tête dans les nuages : c’était moi.
Je rêvais surtout d’ici : ailleurs, ça ne peut pas être pour moi.
Maintenant, l’envie de nature et le goût du défi : c’est à moi
Les pieds en mouvement et la tête dans les nuages : ça c’est moi.

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